23 novembre 2020

La newsletter ciné-confinés #10

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Edito de la semaine –  La salle de cinéma, toujours
 
Alors que la seconde vague de la pandémie submerge l’Europe, le gouvernement a obligé une nouvelle fois les cinémas à fermer, sous le prétexte qu’ils ne relevaient pas d’une activité essentielle. Si on peut entendre certains arguments, celui-ci est particulièrement mal venu. À moins de réduire la vie à sa seule composante économique, le cinéma reste et restera incontournable.

Il y a d’autres solutions pour voir des films, dit-on…Nous entendons bien les remarques sur la présence des plates-formes numériques et l’attrait qu’elles exercent sur la jeune génération. Mais est-ce réellement l’avenir ? Avant de consacrer leur triomphe, il convient de faire quelques constats. Le premier tient à leur modèle économique. Les groupes Netflix, Amazon … ont beau avoir un nombre impressionnant d’abonnés, ils ne réussissent pas à couvrir  les frais engagés pour l’achat ou la production de films. À plus ou moins long terme, ils réduiront leur catalogue, concentreront leur production sur quelques blockbusters et réviseront leur politique tarifaire. Par ailleurs, les Etats, affaiblis par la crise, s’inquiètent de plus en plus de la puissance concurrentielle des GAFA et vont tenter de limiter leur puissance. Aux Etats-Unis en particulier, le gouvernement fédéral remet déjà en cause les monopoles et se prépare à agir comme ils l’ont fait autrefois contre les grands studios.

Un dernier point plaide pour  la pérennité des salles : le lien social. La crise a montré combien les gens étaient attachés à une vie collective et combien ils avaient besoin de se retrouver ensemble dans des lieux de culture. Mieux, ils ont redécouvert l’importance d’un cœur de ville vivant. Les chiffres d’entrées, juste avant ce second confinement, ont été à cet égard plus qu’encourageants.

En disant cela, Atmosphères 53 ne pense pas faire preuve d’optimisme ou  de naïveté. Au contraire ! Elle s’inscrit résolument dans l’avenir, et avec le réseau de salles qu’elle anime, montrera que si, le cinéma tel que nous le connaissons évoluera assurément, son lieu naturel et indispensable restera la salle obscure.       

Par Yannick Lemarié – Président d’Atmosphères 53


ciné-confinés #40
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LAW AND ORDER de Frederick Wiseman
Coup de ❤️ de Timothé Perrier, étudiant et bénévole d’Atmosphères 53.

👉 Le pitch – Dans un documentaire réalisé en 1969, Frederick Wiseman suit l’activité quotidienne des officiers d’un commissariat de police à Kansas City. Le film alterne entre des scènes où l’on voit interagir les policiers dépositaires de la violence physique légitime de l’Etat, et les citoyens qui composent ce dernier ; ainsi que des scènes d’échanges entre collègues révélateurs des rapports de force dans l’institution.

👉 Son avis –À la sortie de « Law and Order », Frederick Wiseman n’est encore connu que pour son documentaire « Titicut Follies » sur le pénitencier psychiatrique de Bridgewater. C’est le premier film d’une longue série sur l’observation des institutions américaines (université, hôpital, tribunal, centre d’aide sociale …). Il se concentre toujours sur un établissement en particulier et se défend de ne jamais adopter une posture sociologique. Il souhaite s’éloigner d’une quelconque catégorisation, et tend plutôt à vouloir rendre compte de la complexité et des nuances de chacune des situations.

Dans un entretien au sujet de « Law and Order », le réalisateur affirme d’ailleurs que toutes les idées qu’il pouvait avoir sur les policiers ont été balayées d’un revers de main en moins de quinze minutes. Il a été marqué par le fait que ceux-ci soient les premiers témoins des aspects les plus vilains de l’être humain et en soient au contact quotidiennement. Le film n’est cependant pas une apologie, ni même une critique. Il expose sur la pellicule des scènes quasi-théâtrales où chaque individu se joue du rôle social dont il est investi à ce moment précis, respectant les limites ou les outrepassant. De fait, chaque interpellation remet en jeu les notions de justice et d’injustice, d’innocence et de culpabilité ou encore de violence et de compassion. Il n’échappe d’ailleurs pas au spectateur la violente confrontation entre la communauté noire et les policiers blancs, qui sans tomber dans une lecture qui pourrait s’avérer anachronique, évoque les récents évènements du black lives matter. Le film est donc l’occasion pour chacun de questionner ses positions et nuancer ses opinions.

Enfin, le réalisateur s’efface derrière un dispositif de caméra légère, caractéristique du mouvement de cinéma direct auquel on l’associe, et laisse la parole aux protagonistes de son film. Sans aucun commentaire supplémentaire, si ce n’est le choix et le montage des séquences, il laisse le spectateur interpréter les situations par lui-même.

👉 Conseil ciné post-confinement :Pour poursuivre la réflexion après le confinement, à l’heure du projet de loi Sécurité Globale, le film engagé de David Dufresne « Un pays qui se tient sage » paraît intéressant pour prendre conscience de l’effritement de la relation de confiance censée unir l’institution policière et ses citoyens. Pour les spectateurs endurants, vous pourrez aussi découvrir le dernier documentaire « City Hall » de Frederick Wiseman, plus que salué par la critique, sur la mairie de Boston.

👉 Disponible sur UniversCiné pour 2.99€ :
https://www.universcine.com/films/law-and-order
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ciné-confinés #41
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RIDICULE de Patrice Leconte
Coup de ❤️ de Fanette George, chargée de coordination et d’administration à Atmosphères 53.

👉 Le pitch –Grégoire Ponceludon de Malavoy, jeune aristocrate désargenté et candide, arrive à la cour de Louis XVI à Versailles afin d’obtenir les moyens d’assécher les marais de la Dombes qui rendent ses paysans malades. Il tombe des nues en découvrant que pour gagner les faveurs du roi, il ne lui suffit pas d’avoir une belle cause à défendre. S’il veut survivre aux eaux pestilentielles de la Cour, il devra en passer par ses codes, c’est-à-dire, apprendre à « tuer » à coups de bons mots. Car le bel esprit peut faire une carrière alors que le ridicule la brise à jamais…

👉 Son avis – ”Dans ce monde (c’est à dire à la cour), un vice n’est rien mais un ridicule tue.“
Voilà une parfaite illustration de ce microcosme dans lequel évolue tant bien que mal notre héros Grégoire, contraint de se plier aux jeux de la vanité et de la cruauté pour atteindre ses objectifs humanitaires.
Le film est une ode à la beauté de la langue française, à l’art du langage et du « bon mot » tout en illustrant à quel point son utilisation peut être vaine et sans substance dès lors qu’elle ne sert plus que le paraitre et la méchanceté. Les scènes de joutes verbales sont un pur moment de plaisir. On est à la fois très amusé et très affligé par cette comédie humaine. La mise en scène de Patrice Lecomte sert magnifiquement les dialogues du scénariste Rémi Waterhouse.
Malgré les nombreux échanges de « bons mots », on est loin d’un rythme contemplatif qu’on peut parfois rencontrer dans d’autres films « en costumes ». Le film est extrêmement dynamique et les scènes s’enchainent vite, tenant le spectateur en haleine quant à l’issue de l’intrigue.
L’œuvre est aussi centrée sur ses personnages très travaillés et portés par un casting exceptionnel. Madame de Blayac (Fanny Ardant) et l’abbé de Vilecourt (Bernard Girodeau), formidables représentants de la Cour et de ses mœurs viles ; Monsieur de Bellegarde (Jean Rochefort) amoureux du beau langage mais désabusé par ce qu’est devenu Versailles ; Mathilde de Bellegarde (Judith Godrèche), volontairement à l’écart de la Cour qu’elle juge gangrénée ; et enfin le personnage principal Grégoire Ponceludon ( Charles Berling), nouveau venu à la Cour qui tente par les mêmes armes de mener à bien des ambitions plus nobles.
Une opposition subtile s’établie également entre la fin d’une époque et celle à venir. Nous sommes en 1788. Les courtisans de Versailles sont les produits d’un monde refermé sur lui-même, insouciant et inconscient des problèmes du reste du pays. D’ailleurs il sera dit au héros qu’à la Cour, les sujets sérieux « ennuient ». Grégoire et Mathilde représentent une jeune noblesse déjà imprégnée des idées des Lumières : lui ingénieur au service de ses paysans, elle passionnée par la science et lucide sur l’état de la Cour. Si le sujet du film n’est absolument pas la Révolution, il dépeint bien une Versailles sans valeurs et prête à tomber.

👉 Conseil ciné post-confinement :Patrice Leconte se révèle au grand public par sa collaboration avec l’équipe du Splendid qui donnera le film « Les Bronzés », véritable triomphe public. Lecomte sera par la suite connu pour varier les genres cinématographiques.
« Ridicule » est son œuvre la plus acclamée par la critique, multi-primée en France et à l’international. Le film offre également l’un de ses plus grands rôles à Fanny Ardant, toute de grâce et de perfidie et dont les jeux cruels révèlent in fine une héroïne tragique. Cette performance lui vaudra le Prix Lumières de la Presse étrangère en 1997. Retrouvez Fanny Ardant à l’écran dès la réouverture des cinémas dans l’un des rôles principaux du film « ADN » de Maïwen 

👉 Disponible sur ARTE à 3.99€ : 
https://boutique.arte.tv/detail/ridicule
ou sur CanalVOD à 2.99€ : 
https://vod.canalplus.com/cinema/ridicule/h/1325157_40099?sc_openpartner=CNC


Focus sur le Réseau de salles du 53 – Cinéma Vox à Renazé

Chaque mercredi, on vous propose un focus sur une salle de cinéma du 53 : 
La Mayenne a une particularité avec son réseau de salles de cinéma : non seulement les cinémas sont extrêmement bien répartis sur le territoire, mais près de la moitié d’entre eux sont associatifs à 100% bénévoles ! Le cinéma Vox à Renazé en est un autre bel exemple.

Retrouvez l’article complet sur notre site internet


Collège au Cinéma – Les ateliers continuent

Les ateliers en lien avec la programmation de films à effets spéciaux de ce trimestre continuent. 
C’est parti pour une série d’ateliers dans 5 collèges du département ! En attendant la réouverture des salles, initiation de 2h30 à l’incrustation sur fond vert et au logiciel de montage..
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Atelier cinéma d’animation, de septembre à mars, en lien avec les Reflets des Cinémas africains.
Réalisation d’un film d’animation par les collégiens du Sacré-Cœur de Gorron autour de la thématique du festival à venir. Aujourd’hui, création de décors et de personnages bientôt prêts à être à animés sur la table lumineuse…

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Résidence 2024 – Appel à candidatures

La résidence accompagne l’artiste dans une étape de l’écriture de son projet de film, court ou long-métrage, documentaire, fiction, animation ou expérimental.   I- OBJECTIFS DE LA RÉSIDENCE Objectifs artistiques […]

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  PROJET DE RÉSIDENCE – Mayenne   < DES_CONSTRUCTIONS > Artiste : Anthony Rousseau Du 07 juin au 09 juillet 2023 PRÉSENTATION /// L’artiste Anthony Rousseau, originaire de Mayenne, sera en […]