15 novembre 2020

La newsletter ciné-(re)confinés #9

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(Re)Confinement oblige, la newsletter ciné-confinés reprend du service !

Comme vous le savez déjà, la totalité des cinémas ont fermé leurs portes jeudi 29 octobre après une ultime séance. Cette décision vient fragiliser davantage nos salles de cinémas, si précieuses au maillage culturel du département.

En attendant de se retrouver dans les salles obscures, nous continuerons à parler, ensemble, de cinéma ! Au programme de cette semaine ; des critiques de film, des sites internet et comptes à suivre de près, des actualités et un focus sur notre Réseau de salles du 53. 

Bonne semaine à tous !
L’équipe d’Atmosphères 53

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ciné-confinés #38
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PERDRIX de Erwan Le Duc
Coup de ❤️ de Noé Lignel, volontaire en service civique à Atmosphères 53

👉 Le pitch – Juliette Web, personnage « haut en couleur », débarque dans un commissariat pour déposer plainte et qu’on l’aide à retrouver sa voiture volée. Tandis que le capitaine de la gendarmerie, Pierre Perdrix, lui explique très sereinement que ces vols sont courants dans la région et qu’ils sont pratiqués par une communauté de nudistes, Juliette décide de retrouver sa voiture seule – ne croyant pas en l’enquête qui sera menée par les gendarmes. Aux tempérament et façon de vivre totalement opposés, Juliette et Pierre seront pourtant liés dès leur rencontre par une certaine « connexion », même s’il n’est définitivement pas question de la qualifier comme une « histoire d’amour »…

👉 Son avis – Ce qui frappe en premier lieu dans Perdrix, ce qui nous émerveille, c’est son esthétique, tant par sa bande-son que par sa photographie. Chaque plan est très travaillé, la disposition des objets et les décors sont impeccables et les couleurs sont douces et vives à la fois – à l’image des personnages. La musique originale, composée par Julie Roué, offre au long métrage un rythme continu et haletant, qui nous embarque complètement. Quant aux musiques additionnelles, très variées, parmi lesquelles Niagara côtoie Vivaldi (« Nisi Dominus » dans une scène magnifique, où le spectateur se retrouve plongé dans les sombres forêts des Vosges et l’immensité de la nuit), elles complètent parfaitement la bande originale du film en empruntant différentes directions, à l’image du scénario.

Outre les personnages, nous sommes véritablement charmés par leurs interprètes. Même si Juliette Web (superbement interprétée par Maud Wyler) – joyeuse émancipée depuis l’âge de 16 ans, vagabonde, sans attache et cynique – nous apparaît peut-être comme le personnage le plus antipathique au début du film, c’est pourtant elle qui va venir dynamiser le quotidien morose des autres personnages. Maud Wyler et Swann Arlaud forment un duo où les stéréotypes de genre sont bouleversés, et les contours de l’histoire d’amour totalement floutés. Autour d’eux, ou plutôt « avec eux », on retrouve notamment Nicolas Maury dans un rôle (assez inattendu) de père, frère et fils de la famille Perdrix – dont le quotidien routinier semble terriblement les ennuyer. Les collègues du capitaine Pierre, joué par Swann Arlaud,  sont tous également très attachant : je pense notamment à Alexandre Steiger en gendarme et ami fidèle.

Bien que plutôt inclassable, ce film est souvent référencé comme une « comédie », à raison, puisque l’humour est bien présent dans ce film ! Le rire est souvent provoqué par l’absurde de la situation – telle que la reconstitution de la guerre tenant place dans le village où se joue l’intrigue, donnant lieu à des scènes totalement incongrues -, mais aussi par la banalité (voire l’ennui) du quotidien des personnages – souvent mise en avant par les dialogues et réactions du personnage interprété par Maud Wyler.

Le plus touchant dans ce premier film d’Erwan Le Duc, c’est finalement son originalité. Alors que le réalisateur réussit un long métrage dans lequel chaque aspect est totalement maîtrisé, pas un seul instant l’ennui ne pointe le bout de son nez, bien au contraire !

👉 Conseil ciné post-confinement : Que vous l’ayez découvert avec le rôle du personnage -désormais culte – d’Hervé dans la série Dix Pour Cent, ou par le biais de cette tendre comédie d’Erwan Le Duc, vous pourrez retrouver l’univers de Nicolas Maury dans son premier film Garçon Chiffon. Cette comédie, dont le réalisateur tient le premier rôle, accompagné de Nathalie Baye et Arnaud Valois notamment, nous livre un récit, proche de l’autobiographie, sur la condition des acteurs. Dès qu’il sera possible de regagner le chemin des salles obscures, nous vous invitons alors à venir voir ou revoir (puisque le film est sorti au cinéma deux jours avant l’annonce du confinement…) Garçon Chiffon, de Nicolas Maury.

👉 Disponible gratuitement pour les abonnés d’une bibliothèque / médiathèque de la Mayenne : https://bdmlamayenne.bibliondemand.com/
ou disponible pour 4.99€ : https://www.universcine.com/films/perdrix
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ciné-confinés #39
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LE CHAT DU RABBIN de Joann Sfar et Antoine Delesvaux
Coup de ❤️ de Clara Pautte, chargée d’accueil et de communication à Atmosphères 53.

👉 Le pitch – Alger, années 1920. Le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya, un perroquet bruyant et un chat espiègle qui dévore le perroquet et se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut l’éloigner. Mais le chat, fou amoureux de sa petite maîtresse, est prêt à tout pour rester auprès d’elle… même à faire sa bar mitsva ! Le rabbin devra enseigner à son chat les rudiments de loi mosaïque ! Une lettre apprend au rabbin que pour garder son poste, il doit se soumettre à une dictée en français. Pour l’aider, son chat commet le sacrilège d’invoquer l’Eternel. Le rabbin réussit mais le chat ne parle plus. On le traite de nouveau comme un animal ordinaire. Son seul ami sera bientôt un peintre russe en quête d’une Jérusalem imaginaire où vivraient des Juifs noirs. Il parvient à convaincre le rabbin, un ancien soldat du Tsar, un chanteur et le chat de faire avec lui la route coloniale…

👉 Son avis – Fidèle à la série de BD en 10 tomes du même nom, « Le Chat du rabbin » est une adaptation réussi qui nous fait réfléchir, et ce, sur bien des sujets. On y retrouve un chat – celui du rabbin – espiègle et malicieux, qui se met à parler après avoir mangé le perroquet de ses maîtres. Alors il parle. Il se pose des questions. Et des questions il en a ; sur la religion, ou plutôt les religions, sur leur rapport les unes aux autres, sur la notion de laïcité mais aussi de liberté. Ce film nous délivre, par le biais d’un personnage malicieux et plein d’ironie, des préjugés néfastes sur la religion et de la supériorité de ces dernières les unes sur les autres. A travers un grand voyage où se côtoie juifs blancs, juifs noirs, musulmans et chrétiens, on nous invite à repenser les religions autrement, sans jugement. A laisser la place aux croyances de l’autre sans en oublier la notion de fraternité.
Mais il n’y a pas que le personnage du chat qui est intéressant ici. Le rabbin, homme sage et ouvert, nous livre un beau portrait d’une vieillesse en quête d’apprentissage. Qui a dit qu’il y avait un âge pour découvrir d’autres paysages, d’autre langues, d’autres cultures, pour se lancer de nouveau défis.
Enfin, c’est le personnage de Zlabya, fille du rabbin, qui m’a interpellé. Parce qu’elle représente, dans un Alger des années 30, la jeune femme forte, qui ne se laisse impressionner ni par le statut, ni par le sexe de son interlocuteur. Une vraie main de fer dans un gant de velours !
Enfin, on ne se lasse pas de l’humour de Joann Sfar qui après une petite référence aux fables de La Fontaine, fait apparaitre au détour d’une rencontre un Tintin (au Congo) sous la voix, plus que belge, de François Damiens.
Côté dessin, on retrouve le graphiste généreux et réaliste de Sfar. Fidèle à la BD originale, on se laisse guidé par les pas agiles du chat du rabbin, la poésie des paysages d’Alger et le travail des couleurs.

👉 Conseil ciné post-confinement : Joann Sfar est réalisateur, illustrateur et auteur de nombreuses bandes dessinées. Après avoir réalisé le biopic « Gainsbourg (Vie héroïque) », il adapte en 2010 sa série de bande dessinées « Le Chat du rabbin » où il mélange la poésie de ses dessins à la réflexion intelligente des rapports entre les religions. Il revient cette année avec l’adaptation de « Petit Vampire » que vous retrouverez en salle dès leur réouverture !

👉 Disponible sur Le Toile à 3.99€ : 
https://www.la-toile-vod.com/movies/le-chat-du-rabbin


Focus sur le Réseau de salles du 53 – Cinéma Le Trianon au Bourgneuf-La-Forêt 

Chaque mercredi, on vous propose un focus sur une salle de cinéma du 53 : 
Le Trianon a su rassembler autour de lui une communauté de spectateurs fidèles et de bénévoles investis et actifs et su développer une image positive et attractive sur tout le territoire. La convivialité et une programmation collective de films de qualité sont ses marques de fabrique.

Retrouvez l’article complet sur notre site internet

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